Fin de Windows 10 : quel impact environnemental et quelles alternatives au remplacement des terminaux ?

Microsoft a annoncé l’arrêt du support de Windows 10 à partir du 14 octobre 2025. Cette décision entraîne des conséquences environnementales importantes en lien avec le remplacement prématuré de nombreux terminaux incompatibles avec Windows 11. Découvrez plusieurs alternatives pour continuer à utiliser ces équipements. 

La stratégie de Microsoft n’est pas inhabituelle : afin de se concentrer sur le développement et la maintenance d’un seul système d’exploitation, la firme américaine pousse l’ensemble de ses utilisateurs à utiliser son nouveau système, ici Windows 11, afin de rapidement abandonner le précédent, Windows 10. Le grand enjeu avec Windows 10 est qu’il s’agit de la version plus largement adoptée encore à l’heure actuelle avec près de 70% des ordinateurs ayant un système d’exploitation Windows.

L’arrêt de Windows 10, un impact environnemental colossal

L’arrêt du support de Windows 10 ne veut pas dire que vous ne pourrez plus utiliser vos ordinateurs du jour au lendemain, mais que ceux-ci ne recevront plus de mises à jour de sécurité notamment et seront donc potentiellement vulnérables à des virus et piratages. Par ailleurs, pour les utilisateurs sur Windows abonnés à Microsoft 365, vous n’aurez d’autre choix que de migrer vers Windows 11 pour continuer à utiliser les applications de la suite. 
Cependant, la configuration minimale requise pour Windows 11 est plus élevée que la version précédente. 

Selon une analyse du site GreenIt.fr, cela pourrait sceller le sort de près de 240 millions d’ordinateurs à travers le monde, en raison d’une demande trop peu importante sur le marché du reconditionné pour des équipements qui ne pourront alors tourner que sur une version non maintenue ou sur une installation Linux. GreenIt.fr a donc réalisé une rapide analyse des impacts de ce gâchis monumental, en s’appuyant sur la répartition suivante des équipements :

  • 60% d’ordinateurs portables
  • 29% d’ordinateurs de bureau
  • 11% d’ordinateurs tablettes (type Surface)

L’évaluation basée sur la méthode de l’analyse du cycle de vie et sur la base de données NegaOctet donne le tournis : 
En termes de gaz à effet de serre, la fabrication de nouveaux équipements nécessaires pour remplacer ceux incompatibles avec Windows 11 entraînera l’émission de plus de 37 millions de tonnes équivalent CO2, soit l’empreinte carbone annuelle de 3,7 millions de Français.

Du point de vue des ressources, cela correspond à l’excavation de 14 milliards de tonnes de terre (27 fois le poids de la population mondiale) et à la consommation de 25 milliards de mètres cubes d’eau.

On se rend rapidement compte des conséquences désastreuses entraînées par la décision unilatérale d’un seul éditeur de logiciel, quand celui-ci a une emprise aussi importante sur le marché. Cette actualité est un exemple criant de l’obsolescence programmée logicielle.

Quelles alternatives au remplacement des terminaux incompatibles avec Windows 11 ?

Il y a malgré tout des alternatives au remplacement de ces appareils. Tout d’abord vous pouvez vérifier la compatibilité de vos appareils à une migration vers Windows 11, en consultant par exemple cet article dédié au sujet du passage de Windows 10 à Windows 11.

Si vos appareils ne sont pas compatibles, les alternatives suivantes sont envisageables :

  • Continuer à utiliser votre appareil avec Windows 10 en vous exposant à un risque potentiel de sécurité
    Installer un autre système d’exploitation compatible sur vos appareils, tel que Linux
  • Vous abonner au programme Extended Security Update (ESU) de Microsoft qui permettra d’avoir accès à des mises à jour critiques sur Windows 10 pendant trois ans, moyennant un tarif annuel qui augmentera chaque année.
  • Pour les entreprises, Microsoft proposera également la possibilité de “transformer” les équipements non compatibles avec Windows 11 en un appareil capable de l’utiliser quand même via le cloud computing et Windows 365

Certaines de ces solutions entraînent un coût financier supplémentaire, cependant cela sera également le cas dans le cas du renouvellement de l’équipement. D’un point de vue environnemental, il est bon de rappeler que l’essentiel de l’impact environnemental réside dans la fabrication de l’appareil et non dans son utilisation. 

Le meilleur équipement est donc celui que l’on possède déjà !