Newsletter n°2 : le meilleur matériel est celui que vous avez déjà

Newsletter n°2 : le meilleur matériel est celui que vous avez déjà

 Soyez dans l’air du temps : dites oui à la sobriété numérique

À quelques jours de la Semaine Européenne du Développement Durable, s'ouvrent les inscriptions au parcours d'accompagnement « numérique responsable » de la coalition éponyme !

Aujourd'hui, nous allons vous donner plus de détails sur ce programme, vous donner des clés pour réduire l'impact de votre numérique en début et en fin de vie ainsi que déjouer un piège courant quand on recherche l'efficacité ou l'économie !

 

 

Rejoignez le parcours « numérique responsable » !

Vous vous sentez concerné(e) par les impacts environnementaux du numérique et souhaitez agir plus en tant qu'organisation ?

Dans le cadre de la COP21 Rouen Normandie, la coalition « numérique responsable » met en place un programme d'accompagnement gratuit pour aider les entreprises et administrations.

Constitué de plusieurs formations, rencontres et ateliers répartis sur 18 mois et destinés aux responsables informatique et RSE ou qualité, la coalition vous accompagnera pour mettre en place des actions choisies parmi un catalogue et éventuellement atteindre le label « numérique responsable ».

Pour en savoir plus et rejoindre l'opération, venez participer à la réunion d'information organisée dans le cadre de la Semaine du Développement Durable le jeudi 24 septembre de 13h30 à 14h30 au 106. Inscription obligatoire ICI. Vous pouvez également vous inscrire et poser vos questions par mail : COP21@metropole-rouen-normandie.fr


Chiffres & faits clés

Plus de 50 %

de l'énergie nécessaire à un ordinateur est dite grise, c'est-à-dire utilisée lors de sa fabrication. La majeure partie des Gaz à Effet de Serre (GES) est également émise à ce moment-là. (source)

4 à 6 ans

C'est la durée de vie moyenne des équipements informatiques en France (ordinateurs, imprimantes, serveurs). Elle s'allonge doucement. (source)

21 kg

de déchets électriques et électroniques sont produits chaque année par Français. Nous faisons partie des plus mauvais élèves en la matière. (source)

44.8 %

de ces déchets français sont recyclés. C'est mieux que les 17 % à l'échelle mondiale ! (source ADEME)


Les bons réflexes : le meilleur matériel est celui que vous avez déjà

Sur toute la durée de vie du numérique, les impacts à la fabrication et en fin de vie prédominent :

  • émissions de GES dues à la transformation et au transport des éléments,
  • impact humain de l'extraction des matières premières,
  • consommation en énergie et en eau de la production,
  • recyclabilité difficile ou impossible,
  • déchets polluants...

Des solutions existent pour inverser la tendance de cet impact croissant. En entreprise, ce sont les SI et les décideurs qui ont la main ; à la maison, c’est vous qui pouvez agir !

Faire durer nos équipements

Tous les acteurs pointent cette action comme étant primordiale : l'ADEME, le Club Green IT et le WWF, le Shift Project... En plus d'avoir le meilleur impact environnemental, elle est également source d'économies !

  • Différer le plus possible le remplacement de nos appareils, mais également insister pour les –faire– réparer quand ils tombent en panne
  • Éclairer notre choix à l'achat, en nous appuyant sur des notes de réparabilité telle que le propose le site iFixit.
  • Profiter de l'arrivée en test de l'étiquette "indice de réparabilité" des produits annoncée pour 2021 pour généraliser ce partage !

Réduire le nombre d'appareils

Plutôt que de multiplier les appareils, mutualisons les usages :

  • Utilisons une station d'accueil de PC portable pour se passer d'une tour tout en ayant un poste de travail convenable
  • Permettons aux collaborateurs d'utiliser leurs téléphones personnels dans le cadre de leur travail de manière sécurisée (aussi appelé BYOD pour « Bring Your Own Device ») ou bien leur téléphone professionnel une fois rentrés à la maison, en utilisant par exemple une double SIM
  • Utilisons des copieurs partagés plutôt que des imprimantes individuelles
  • Limitons l’usage des doubles écrans

Acheter plus durable

L'Ange Bleu, TCO, EPEAT, l'Écolabel Nordique... Ces labels environnementaux nous permettent de choisir des appareils ayant été conçus pour limiter leur impact sur l'environnement.

Favoriser la réutilisation

Donner une seconde vie à nos appareils en les achetant d’occasion ou en les revendant est aussi une solution ! Nous en reparlerons dans une newsletter dédiée.

Quand ils ne fonctionnent plus et puisqu’ils sont riches en éléments rares, assurons-nous qu'ils soient bien recyclés. Trop d’appareils attendent sur nos étagères ou ne sont pas jetés dans la bonne poubelle. Rappelons que les entreprises ont pour obligation d’appliquer le tri 5 flux et le recyclage des Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (DEEE) depuis le 1er janvier 2016.

Une multitude de solutions existent pour améliorer notre consommation électronique. Pour approfondir le sujet, vous pouvez consulter le site de l'ADEME longuevieauxobjets.gouv.fr

Penser le numérique durable : l'effet rebond, piège de l'efficacité énergétique

Il existe une embûche fréquente, cachée sur le chemin de l'efficacité et de la sobriété, qu'elles soient économiques, énergétiques ou écologiques.

Dès 1865, l'économiste britannique William Stanley Jevons avait relevé un paradoxe dans l'essor de la machine à vapeur : les améliorations technologiques permettant l'introduction de machines bien plus efficaces, comme celle de James Watt, avaient pour effet de décupler la consommation de charbon.

On peut généraliser ce paradoxe de Jevons, désormais appelé effet rebond, ainsi : « Une baisse au niveau de la consommation unitaire [...] entraîne une hausse de la consommation globale à cause d’un changement de comportement »

Il en va de même pour les objectifs de réduction de l'impact environnemental.

Souvent, comme l'exemple observé en son temps par Jevons, le potentiel d’économie d’énergie ou de ressources a même été surcompensé et donc la demande totale a augmenté avec l’utilisation de la nouvelle technique.

Autre exemple : le travail réalisé ces dernières dizaines d'années pour diminuer la consommation des voitures n'a pas eu l'impact escompté. L'augmentation du poids et de la puissance des véhicules a quasiment compensé ces économies.

De manière similaire, le fait de recycler nos déchets, promesse de baisse de leur impact environnemental, ne doit pas endormir notre vigilance et nous "autoriser" à utiliser plus d'emballages. Le meilleur déchet est celui qui n'est pas produit.

Le meilleur moyen de se prémunir de l'effet rebond est en premier lieu de le connaître et reconnaître quand il peut survenir. Surveillons les bons indicateurs comme la consommation, l'impact ou le coût global par exemple. On peut, pour finir, se fixer des objectifs, des challenges afin de contribuer à son échelle à la réussite de l'accord de Paris.


Témoignage d'Olivier Langlet, entrepreneur du numérique

Olivier est entrepreneur dans le numérique sur le territoire de la métropole ainsi que membre de l'association Normandie Web Experts (NWX), co-animatrice de la présente coalition. Depuis des années, il participe à diffuser la démarche Green IT auprès des clients de sa société de prestation de services.

Quelle action avez-vous mis en place pour diminuer l'impact du numérique chez vos clients ?

En une phrase, c'est de calibrer les systèmes informatiques pour ce qui est utile. Plutôt que de surdimensionner, comme on en a l'habitude, j'encourage un minimalisme : on se limite à ce dont on a réellement besoin, on ajoute ce qui est nécessaire et on fait régulièrement le ménage pour enlever le superflu.

La première action est d'allonger au maximum la durée de vie du parc informatique des organisations que j'accompagne, autant côté client (les PCs) que côté serveur. En une dizaine d'années de réflexion avec eux, nous avons réussi à passer de 3 ans de durée de vie à 5-6 ans. Cela passe par mettre le bon niveau d'entretien pour garder un bon niveau de qualité de fonctionnement.

Un autre travail d'importance est d'optimiser les ressources à utiliser, de réfléchir sur le dimensionnement du parc selon le besoin.

La troisième action est d'archiver les données « froides », qui ne servent que rarement. En effet, seules 5-10% des données d'une entreprise sont « mouvementées », « chaudes », réellement utiles au fonctionnement de l'organisation. Les autres peuvent être placées sur un stockage physiquement séparé, plus économe. Réussir à déterminer quelles sont nos données « chaudes » permet également d'avoir un plan de reprise plus rapide en cas de soucis.

Qu'est-ce qui a motivé cette démarche ?

C'est en premier lieu l'envie d'avoir une cohérence entre ma démarche personnelle de limiter mon impact sociétal et l'impact de mon entreprise. Ce sont également des rencontres : Emmanuel Assié du datacenter éco-responsable local Webaxys, basé à Sotteville-lès-Rouen, ainsi que Frédérique Bordage, spécialiste des questions de GreenIT et d'écoconception numérique. Cette motivation n'est donc pas apparue d'un seul coup, mais étape par étape, au fil des défis, des rencontres et des découvertes.

Pourquoi être animateur de la coalition ?

J'avais participé à la construction de la COP21 Rouen Normandie il y a quelques années. La coalition « numérique responsable » est selon moi un outil qui permet d'acculturer et de partager les bonnes pratiques du numérique auprès des donneurs d'ordres, des commerçants et des petites et moyennes entreprises. C'est important de faire connaître les pollutions cachées et les impacts du numérique ainsi que les actions à mettre en place pour les limiter.

Pour en apprendre plus sur Olivier Langlet, écoutez #2050 Le Podcast, N°54, réalisé dans le cadre de la COP21 Rouen Normandie.


Challenge collaborateur

Chaque mois, encouragez vos collaborateurs et collègues à faire un geste numérique responsable. Ce mois-ci, nous vous en proposons deux, à vous de choisir celui que vous voulez partager :

 

Envoyez-nous une photo ou un message à COP21@metropole-rouen-normandie.fr une fois le défi réalisé !