Newsletter n°1 de la coalition numérique responsable

Juillet 2020

C'est l'été, branchez les cerveaux, débranchez les ordis !

 


                                                                                      

"Le numérique est un formidable levier pour la transition écologique et la lutte contre le dérèglement climatique"

Alors que nous lançons ce rendez-vous mensuel de la coalition numérique responsable, les 150 citoyens tirés au sort et formés de la Convention Citoyenne pour le Climat ont remis leurs propositions. Ils préconisent notamment que "le numérique soit un moyen pour participer à la transition et pas un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions".

Chiffres & faits clés

15

en moyenne c'est le nombre d'appareils numériques par français (15-70) contre  au niveau mondial.

La transition numérique (d'un service, d'une entreprise ou d'un pays) a un bilan énergétique global négatif si les effets rebonds ne pas maîtrisés.

5,2%

C'est la part des émissions de gaz à effet de serre des français liée au numérique, en hausse. Soit autant que les émissions liées au transport aérien.

Les bons réflexes

L'empreinte écologique de nos appareils numériques pendant leur phase d'utilisation se résume à leur consommation électrique.

Éteindre les appareils quand ils ne servent pas

Une box, par exemple, consomme en permanence. À l'année, ce sont 150 à 300 kWh qui sont consommés, soit autant qu'un réfrigérateur ou un lave linge. C'est presque autant qu'un poste de travail informatique, consommant en moyenne 363 kWh par an ! En premier lieu, éteignons donc nos appareils quand ils ne servent pas.

Un écran publicitaire ou d'informations, quant à lui, peut consommer jusqu'à l'équivalent de 5 familles pour leurs usages domestiques ! (sources : JCDecaux et RTE). En plus de les éteindre quand on ne les utilise pas, il faut également considérer leur utilité et leurs défauts par rapport à des supports classiques. 

Mettre en veille pour les pauses courtes

Une seconde possibilité et alternative courante à l'extinction est la mise en veille des appareils : consommatrice d'électricité, celle-ci n'est utile que pour une pause de moins d'une heure. Au delà, il faut plutôt éteindre ou débrancher l'appareil.

Pour se simplifier la vie, utilisons des multiprises munies d'un interrupteur.

Mutualiser pour diminuer le nombre de terminaux

C’est notre troisième piste d'action. On peut ainsi augmenter le nombre de fonctions remplies (téléphone pro-perso, ordinateur portable dockable pour le rendre fixe, ...) ou partager l'appareil (une imprimante pour plusieurs personnes, services ou entreprises selon l'usage).

L'impact de cette phase de vie des appareils est souvent minoritaire comparée à la phase de fabrication, qui concentre 58% de l'énergie consommée et 90% des gaz à effet de serre émis. Malgré tout, c'est la partie visible de notre écosystème numérique sur laquelle nous pouvons donc aisément agir. Est-ce que penser à éteindre nos équipements est suffisant ? Non, mais c'est nécessaire ! "L'important, c'est d'en avoir le moins possible, et de les garder le plus longtemps possible" résume Frédérique Bordage, du collectif d'experts GreenIT. À suivre dans les prochaines newsletters !

Penser le numérique durable

Sur le chemin de la durabilité –du numérique dans notre cas–, nous obtiendrons le meilleur effet en allant à l'essentiel : définissons notre objectif, trouvons ce qui a le plus d'impact et agissons en fonction.

Le but de notre coalition et de toute démarche de durabilité, est de rendre notre impact le plus positif possible. Réduire l'empreinte environnementale (ressources extraites, énergie consommée, gaz à effet de serre émis, déchets produits, pollutions induites) et maximiser l'impact humain (respect des droits de l'homme et de l'enfant, contribution à une société plus juste et plus épanouissante).

Stratégiquement, attaquons-nous en premier à ce qui a le plus d'effets négatifs et qui est le plus simple à résoudre. Cherchons, comme on dit dans la langue de Shakespeare, les "low hanging fruits", les fruits les plus faciles à atteindre. Dit autrement, agissons sur les 20% des causes à l'origine de 80% des effets (principe de Pareto).

Pour réussir le challenge, procédons par étapes :

1 - Quantifier l'empreinte environnementale de notre numérique. Par exemple :

  • étude de la répartition de la consommation électrique,

  • étude des données stockées et transférées,

  • taille, utilisation et renouvellement du parc numérique,

  • analyse de cycle de vie, calcul d'empreinte carbone

2 - Analyser le résultat pour trouver les postes les plus impactant.

3 - Définir et mettre en place des actions. Mutualiser, réduire, sensibiliser ou changer les usages sont des exemples que nous évoquerons au fil des newsletters. 4 - Quantifier l'amélioration pour apprécier le résultat et motiver les équipes.

Témoignage de Sylvain Tenier, directeur des programmes à la Normandie Web School

Sylvain Tenier porte les programmes et l'ADN pédagogique de la Normandie Web School (NWS) auprès des experts intervenants. La NWS, l'École du Numérique fondée par des entrepreneurs du réseau Normandie Web Xperts (NWX), répond au fort besoin en compétences numériques des entreprises normandes.

Quelles actions avez-vous mis en place pour diminuer l'impact du numérique ?

Au niveau IT, notre politique d'achats privilégie les équipements à durée de vie longue et évolutifs, ainsi que les vidéoprojecteurs LED par rapport aux écrans plats énergivores. Les équipements sont éteints à l'issue des séances.

En outre, en tant qu'École, nous avons la possibilité d'avoir un impact très fort via la formation de nos étudiants. C'est pourquoi nous avons intégré à nos programmes les éléments clés du Numérique Responsable : accessibilité, éthique et écoconception des services numériques.

Nos étudiants deviennent ainsi les ambassadeurs à long terme de ces bonnes pratiques au sein des entreprises.

Qu'est-ce qui a motivé ces actions ?

Depuis sa création, l'École est impliquée dans les actions menées par la commission Numérique Responsable de NWX, portée par Olivier Langlet.

Nous avons décidé de franchir une nouvelle étape suite à la publication en octobre 2019 de l'étude "Empreinte environnementale du numérique mondial".

Cette étude, appuyée sur une méthodologie d’analyse de cycle de vie, a montré que le numérique mondial génère une empreinte environnementale d'un véritable septième continent, de la taille de 2 à 5 fois la France selon l'indicateur retenu. Contrairement aux idées reçues, la majorité de cet impact est généré par la fabrication et la consommation électrique des équipements utilisateurs.

Pourquoi faire partie de la coalition ?

Chaque année, nos élèves de 2ème année réalisent des projets proposés par des entreprises, des collectivités ou des associations. Dans le cadre de la refonte de nos programmes, des critères d'écoresponsabilité seront exigés pour l'ensemble de ces projets.

Nous avons ainsi mis à disposition de la COP21 Rouen Métropole un groupe d'étudiants qui a réalisé un outil de sensibilisation au développement durable sous forme de plateforme sociale.

La coalition numérique responsable : qu’est-ce que c’est ?

Dans le cadre de la COP21 engagée sur le territoire de la Métropole de Rouen Normandie, le numérique responsable constitue un axe de progrès identifié pour atteindre les objectifs de diminution des consommations d’énergie (division par 2 d’ici 2050). La coalition COP21 « numérique responsable », co-pilotée par NWX et Pôle Emploi avec le soutien de l’ADEME et de la Métropole, s’est ainsi donné pour objectifs de réduire les impacts négatifs du numérique en sensibilisant aux enjeux, formant les acteurs du territoire, et en les accompagnant dans la mise en œuvre d’actions contribuant au numérique responsable.

Challenge collaborateur du mois

Encouragez vos collaborateurs et collègues à faire un geste numérique responsable. Nous vous proposons ce mois-ci :

Éteindre la box internet et TV à la maison la nuit et pendant les absences